Le ton monte au Quotidien. Après cinq jours de grève, cinq jours de non parution, aucun accord n’a été trouvé entre la direction du journal (la SAS Le Quotidien) et l’intersyndicale CFDT-CFE/CGC-CGTR-SNJ représentant 70 % du personnel revendiquant une hausse des bas salaires (c’est- à-dire inférieurs à 1,4 Smic) et une prime exceptionnelle pour les “mieux” rémunérés.
Jeudi, la direction avait formulé une proposition consistant en l’octroi d’une prime dégressive pour ces bas salaires (de 200 à 100 euros pour celles et ceux gagnant entre le Smic et 1,4 Smic). L’intersyndicale n’a pas parlé de provocation mais dans les têtes c’était tout comme puisqu’elle revenait à partager 6 700 euros entre 45 salariés. Hier, la reprise du dialogue social n’a pas eu lieu, la direction observant la même ligne de conduite. Plus grave, la direction laisserait entendre que ce mouvement social est celui de “journalistes nantis”. Autre signe indiquant un durcissement du conflit, la direction a quitté les locaux du Chaudron en souhaitant “bon week-end !” aux grévistes. Les salariés du Quotidien, eux-non plus, ne lâchent rien. Ils ont d’ailleurs été rejoints par une partie les livreurs de la société Run Presse. Le porte-parole de l’Intersyndicale, Yannick Bernardeau, annonçait hier soir que la commission départementale de résolution des conflits pourrait être saisie ou qu’une procédure de conciliation pourrait être conduite sous la houlette de la Direction du du Travail. “Compte tenu de la crise économique, cinq jours de non-parution, c’est irresponsable !”, estime-t-il.
Bref, après cinq jours de grève, et probablement un week-end sans issue, le conflit prend une nouvelle tournure, plus dure au Quotidien. Les représentants syndicaux ont d’ailleurs senti le vent tourner et quelques figures du monde syndical tels qu’Yvan Hoarau (CGTR) ou Paul Junot (CFTC) sont passés soutenir le moral des troupes. Ce week-end, les journalistes pourraient organiser une conférence de presse afin d’alerter l’opinion sur le bien-fondé de leur action. Une action qui s’appuie sur les conclusions d’une expertise comptable ordonnée à l’échelle du groupe presse du Quotidien.
Source : Clicanoo