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ActuMédias Outre-Mer

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La Semaine Guyanaise : Le SNJ Paris réagit !

Publié le 16 Août 2013 par GdX in Presse écrite, Problèmes

Depuis bientôt neuf mois deux journalistes de l’hebdomadaire "La Semaine Guyanaise" mènent un combat de fond pour faire reconnaître le droit d’une rédaction à informer ses lecteurs des principaux dossiers qui influent sur leur environnement politique et économique.
Frédéric Farine, grand reporter, et Jérôme Vallette, rédacteur en chef, se sont battus victorieusement, avec le soutien de la quasi totalité de leur rédaction, de nombre de journalistes extérieurs, et du SNJ, contre la censure que voulait leur imposer leur employeur en refusant la parution d’une grande enquête sur les activités de la société Rexma qui a obtenu un permis d’exploitation de mines d’or.

Censurée le lundi 21 janvier 2013, l’enquête a donc enfin paru le jeudi 6 février suivant.

Depuis, ces deux confrères ont été sanctionnés par leur employeur, par ailleurs responsable du Médef pour la Guyane. Ils ont fait l’objet de pressions nombreuses et variées et ont encouru de telles difficultés dans l’exercice de leur profession au quotidien que leur santé en a gravement pâti.

Fin février par exemple, leur employeur a censuré une information : l’appartenance à la Grande Loge Nationale Française (GLNF) de l’ex-directeur financier d’une communauté de communes de Guyane mystérieusement disparu depuis 9 ans avec sa voiture de fonction. Une collectivité dont le directeur général de l’époque et le président (ex-ministre de Jacques Chirac) viennent d’être condamnés en 1ère instance notamment pour corruption. Cette appartenance à la GLNF du disparu, validée par la rédaction, a été grossièrement effacée... à l’imprimerie dont le dirigeant est aussi, le directeur de publication de l’hebdomadaire.

Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, tient premièrement à saluer publiquement le courage et la conscience professionnelle de ces deux confrères qui "portent le fer dans la plaie quoi qu’il leur en coûte".
Ce sont des journalistes comme eux qui permettent à toute une profession de conserver son honneur.
Ensuite, le SNJ, qui a déjà alerté à ce sujet, salue l’interpellation d’Aurélie Filipetti par le député (EELV) des Bouches du Rhône, François-Michel Lambert.

Beaucoup a été fait pour résoudre le conflit qui s’est ainsi noué.

Dans le cadre de la Convention collective nationale de travail des journalistes (CCNTJ), le SNJ a tenté finalement une conciliation.
L’échec de cette dernière a bien démontré qu’un véritable acharnement était exercé contre les deux journalistes.

Même si une première victoire juridique a été obtenue, même si le SNJ, aux côtés de Frédéric Farine et Jérôme Vallette ira jusqu’au bout pour faire reconnaitre leurs droits, la qualité de l’information en Guyane n’en sera pas forcément améliorée et le pluralisme certainement pas assuré.
Cette affaire démontre, s’il en était encore besoin que, plus que jamais, il est nécessaire que les parlementaires se penchent sur les propositions du SNJ pour améliorer la qualité de l’Information et légifèrent pour garantir la reconnaissance juridique de l’équipe rédactionnelle dans chaque entreprise de presse.
Seul ce droit collectif pourra permettre à chaque rédaction de rééquilibrer les rapports de force dans les entreprises où les journalistes sont actuellement trop souvent les grands perdants des capitalisations féroces. Quand les journalistes ne peuvent plus assumer correctement leur mission d’informer, c’est un élément de démocratie qui disparaît.

SNJ Paris

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