En six mois, les télépays sont devenue les chaînes 1ère et assurent désormais 70 % de leur grille de programme.
« Nous étions des stations régionales, nous sommes devenus des chaînes à part entière ». Luc de Saint-Sernin, directeur de la coordination des programmes d’Outre-mer première a ainsi résumé la « révolution culturelle, programmatique et économique » vécue par les chaînes publiques des territoires d’outre-mer depuis le passage à la TNT, le 30 novembre dernier. Six mois pour relever le défi qui consiste à proposer des programmes de qualité équivalente pour lutter contre TF1 et M6… « Les programmes de la TNT nationale ont fragmenté le marché mais ne sont pas nos compétiteurs », note Claude Esclatine, directeur général. Désormais, les 9 directeurs des programmes des antennes 1ère assurent 70 % de leur propres grilles contre 30 % auparavant. Cela a été rendu possible grâce à la mise en place d’une banque de programmes dans laquelle les neuf chaînes 1ère peuvent venir puiser. Ainsi, grâce à des achats en syndication négociés pour les seules 1ère, il a été possible d’acquérir à des prix intéressants des séries inédites comme Glee, Mad men ou Crusoë dès les prochaines grandes vacances. La ligne éditoriale des 1ère est aussi davantage inscrite dans son bassin transfrontalier. Ainsi Outre-mer 1ère a choisi d’acheter et de faire doubler une série australienne mettant en scène un flic chez les aborigènes, les très populaires télénovelas mexicaines ou encore des séries brésiliennes inédites comme Filhos do carnaval. « Paris met à la disposition des 9 chaînes tout un kit de communication antenne avec des bandes annonce, des habillages de case et du matériel pour la communication extérieure. Pour parvenir à ce résultat prometteur (les 1ère n’ont pas perdu de téléspectateurs au moment où elles ont changé de nom, d’image et de programmes !), il a fallu une réorientation budgétaire et une réorganisation humaine.
Du pognon et des hommes
Financièrement, le budget a été augmenté de 8 %. Chacune des chaînes d’outre-mer dispose d’un budget annuel allant de 15 à 20 M€ et le siège de Malakoff en région parisienne dispose lui aussi de 20 M€. En tout, le directeur général, Claude Esclatine dispose de 170 à 180 M€ avec 30 M€ réservés pour la partie acquisition et production de programmes. Selon le directeur général, la production locale représente 10 à 12 M€ hors informations. Concernant la fiction, même si les problèmes de budget sont sérieux, Outre-mer 1ère pense à faire des acquisitions et ne s’interdit pas d’entrer en coproduction. D’ailleurs, la 4e saison de la Baie des flamboyants est d’ores et déjà lancée !
Au point de vue du management, Claude Esclatine a nommé Gora Patel directeur de la coordination des neuf chaînes (il est en charge de la partie financière et administrative) tandis que Luc de Saint-Sernin et son adjointe Marie-Pierre Dura gèrent la politique des acquisitions et la confection de la banque de programmes. Corine Alexia est la directrice artistique et Laurence Ansay, la nouvelle directrice de la communication. La réorganisation ne s’est d’ailleurs pas arrêtée là puisque Gérard Moulinet a été nommé directeur de la radio et Gilles Camouilly, directeur de l’antenne de France Ô. La rédaction parisienne des 1ere ainsi que les neuf autres rédactions constituent désormais la troisième rédaction de France Télévisions. La première étant celle de F2 et la deuxième celles (nationale et régionales) de F3. Ces trois rédactions sont placées sous l’autorité du directeur de l’information de France TV, Thierry Thuillier.C’est ainsi qu’une équipe de Nouvelle-Calédonie 1ère a été récemment envoyé en Nouvelle-Zélande pour tourner un sujet à la demande F3 Rouen.
FXG (agence de presse GHM)