Pierre Cornille, vous êtes le président du Syndicat des buralistes et tabacs-presse de la Réunion. Les syndicats des gérants de stations-service ont annoncé le boycott des cartes et coupons de recharge SFR.
Quel est votre sentiment sur ce nouvel épisode qui oppose SFR et les buralistes ?
"Écoutez, sur ce ralliement des stations-service, on va dire que c'est un rapprochement naturel qui devait se faire à un moment ou un autre entre le syndicat des gérants de stations-service et le syndicat des buralistes et tabacs-presse. Ce conflit a donc provoqué ce rapprochement puisque l'on considère que, dans l'ensemble, les stations-services font, au delà de la vente de carburants, le même travail que les buralistes c'est-à-dire qu'ils vendent, comme nous, des cartes et coupons de recharge téléphonique ainsi que d'autres produits. C'est un appui d'importance puisque notre boycott, en date du 16 février dernier, avec plus de 100 points de vente commençait à s'essouffler. On ne demande pas la mendicité, on veut juste que les mêmes marges soient appliquées partout. Le rapport de force au bout de cinq mois n'était plus en notre faveur puisque l'on était redescendu à une trentaine de petits commerces dans cette opération de boycott. Il fallait donc trouver une solution nouvelle pour contrattaquer SFR."
Quelles est votre opinion et celle des buralistes concernant les grossistes qui ont visiblement une part de responsabilité sur la fixation de ces marges puisqu'ils sont chargés de distribuer ces cartes et coupons ?
"Je dirai que cette décision de diminuer les marges des petits commerçants dans un contexte de plus en plus difficile n'est pas acceptable. Ce n'était pas le moment, avec cette crise, de réduire ces marges. C'est une injustice qui est très mal vécue et c'est cette injustice qui a justement motivé les gérants des stations-services. Au départ, lorsque les coupons étaient à 8 à 9% de marge, on était là pour permettre la vente de ces produits. Mais aujourd'hui, c'est vraiment dévaloriser notre profession. Il faut donc crever l'abcès et pratiquer des tarifs uniques partout..."
Ce sont les clients de SFR qui s'avèrent être les premières victimes dans cette affaire. Qu'avez-vous à leur répondre ?
"Nous sommes désolé pour les clients de SFR mais c'est le seul moyen pour faire comprendre à SFR et aux grossistes qu'il devient nécessaire de se retrouver et de discuter autour d'un table afin de donner une bonne image à leur clients. Les clients doivent savoir ce qui se passe."