Et si le maloya se conjuguait au féminin ? Nathalie Natiembé, Christine Salem, Dilo (Eat My Butterfly) et Kaloune portent haut les couleurs musicales de La Réunion. Comment ont-elles forgé leur place dans un univers masculin ? Comment se sont-elles émancipées ?
Quatre portraits sensibles, quatre périples, qui révèlent un maloya nouveau porté par des femmes charismatiques et libres… à l’image de leur île !
Pendant longtemps, le maloya, musique emblématique de l'île de La Réunion, était considéré comme l'apanage des hommes. Originaire des esclaves africains de l'Est et de Madagascar, il a pris racine et s'est métissé sur les plantations sucrières pendant la période de l'engagisme. Mais aujourd'hui, un vent de changement souffle sur cette tradition musicale ancestrale.
Des femmes audacieuses et talentueuses telles que Nathalie Natiembé, Christine Salem, Kaloune et Dilo, connue également sous le nom d'« Eat my Butterfly », ont investi cet univers longtemps dominé par le genre masculin. Pour elles, le maloya n'est pas seulement une musique, c'est un voyage intérieur qui les relie à leurs ancêtres, à leur histoire et à leurs racines profondes. À travers chaque note, elles célèbrent et honorent leur héritage culturel, perpétuant ainsi un flambeau transmis de génération en génération.
Porté par la force et la détermination de ces femmes, le maloya devient un instrument de lutte contre les normes sociales oppressives. Il s'érige en symbole de résistance, de fierté et de liberté, déconstruisant les barrières d'une société patriarcale où les femmes étaient reléguées à des rôles secondaires. Avec leur charisme et leur indépendance, ces quatre héroïnes inspirantes questionnent et bousculent la place des femmes tant dans la musique que dans la société réunionnaise.
Sur la trame envoûtante du maloya, ces artistes engagées font résonner les tambours, les chants et le kayamb pour exprimer les aspirations, les luttes et la vitalité de leur peuple. Le maloya transcende les frontières de la musique pour devenir le cœur battant de la vie quotidienne des habitants de l'île « intense ». Il incarne des valeurs telles que la solidarité, l'amour et le partage, rappelant à tous l'importance de prendre soin les uns des autres et de cultiver un esprit de communauté.
Sur France 3 le 4 mars à 00h05 et sur La1ere.fr