Je tiens à exprimer ma plus vive préoccupation quant à la procédure de licenciement engagée par la direction régionale de Guadeloupe La 1ère à rencontre du Grand reporter Ronan PONNET.
Cette sanction disciplinaire, la plus sévère qui soit, vise en effet un journaliste chevronné chargé du suivi de l'actualité judiciaire et, plus particulièrement, des nombreuses affaires de corruption mises au jour en Guadeloupe ces dernières années telles que le lourd dossier de la communauté d'agglomération Grand sud Caraïbes récemment audience au Tribunal de Basse-Terre.
Comment ne pas voir dans cette procédure la volonté de faire taire définitivement un journaliste qui dérange et qui, dans son travail d'enquête comme dans ses commentaires d'information, n'a ménagé aucune sensibilité politique ?
Comment ne pas observer que la direction de Guadeloupe La 1ère fait ici preuve d'une surprenante brutalité après des années de passivité et d'indulgence coupables face aux conflits d'intérêts notoires et aux fautes éthiques et déontologiques qui touchent plusieurs journalistes et salariés, dont certains ont même été condamnés par la Justice, sans pour autant se voir priver d'antenne ?
Cette sévérité très sélective illustre la réalité des pressions qui sont à l'œuvre pour obtenir la tête de ce journaliste et, ainsi, entraver la liberté d'expression dès lors qu'elle menacerait certains intérêts bien en place.
J'en appelle à ne pas laisser ces manœuvres prospérer dans le silence et l'indifférence. Car il ne faut pas sous-estimer le caractère d'exemple que les initiateurs de cette procédure souhaitent donner à cette affaire afin d'instiller la peur et l'autocensure parmi les consœurs et confrères de M. PONNET.
J'adresserai un courrier à la Présidente de France Télévisions, Mme Delphine ERNOTTE CUNCI, à la directrice des antennes Outre-mer, Mme Sylvie GENGOUL, ainsi qu'au président de l'ARCOM, M. Roch-Olivier MAISTRE, afin de leur faire part de son indignation face à ces pratiques détestables et demander une médiation dans ce dossier.