Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République française. Pour le chef de l’État, « la France sans l'Outre-mer, c'est moins que la France ». Pendant les deux septennats de celui qui fut ministre de la France d’Outre-mer sous la IVe République, l’Outre-mer connaît de profondes mutations, entre symboles forts et avancées notables.
Dans les département et territoires, la décentralisation répond aux velléités autonomistes et lui vaut une baisse des revendications indépendantistes, aux Antilles notamment. La fermeture du BUMIDOM, Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'Outre-mer, est un signal dans la lutte contre le racisme et la discrimination dont se plaignent les originaires des Outre-mer en Hexagone. Dans le Pacifique, la signature des accords de Matignon ramène la paix en Nouvelle-Calédonie et positionne l'État comme médiateur actif entre le RPCR et le FLNKS. Dans la même région, le souhait de mettre fin aux essais nucléaires en Polynésie française est accueilli favorablement. Les deux septennats de François Mitterrand sont marqués par des mesures d’égalité sociale, même si les aides comme le RMI restent inférieures en Outre-mer. Au début des années 1990, les événements du Chaudron à La Réunion révèlent des disparités socio-économiques entre l’Outre-mer et la métropole qui tardent à être comblées.
À l’occasion du quarantième anniversaire de l’élection de François Mitterrand, le portail Outre-mer de France Télévisions, Outre-mer la 1ère, propose un retour sur quinze ans de politique mitterrandienne en Outre-mer. Un voyage dans le temps et l’histoire qui revient sur les liens entre François Mitterrand et les Outre-mer.
Série documentaire • Auteur Thomas Gernigon • Réalisateur Frédéric Mianne • Production Caméra One Télévision • 6 x 6 min • 2021
Résumés
Module 1 : 10 mai 1981 - un espoir se lève
Après 23 ans de pouvoir de la droite, l’ordre établi en Outre-mer est bouleversé. Un vent de panique s’empare de ceux qui détiennent les commandes économiques et politiques tandis qu’à Paris François Mitterrand se recueille sur la tombe de Victor Schœlcher. Un symbole fort qui annonce un pas de plus vers l’émancipation des peuples d’Outre-mer ?
Module 2 : La décentralisation
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la décolonisation progresse partout dans le monde. La France, perçue comme une puissance coloniale déclinante, doit changer de stratégie pour conserver ses territoires d’Outre-mer. François Mitterrand l’a compris et il choisit de décoloniser par l’intégration. Les Ultramarins doivent évoluer dans le même cadre juridique que tous les Français. En 1982, il libère donc les Outre-mer de l’emprise du représentant de l’État en installant des collectivités locales élues.
Module 3 : Les promesses face au malaise social
Bien que François Mitterrand ait été élu sur la promesse de l’égalité sociale avec la métropole, les conditions de vie en Outre-mer se dégradent fortement au cours des années 80 et 90. Chômage de masse, habitat insalubre, crise sociale, la mondialisation fragilise les économies locales, et les Ultramarins paient au prix fort l’avènement de l’ultralibéralisme.
Module 4 : Polynésie, la main de fer dans le gant de velours
Fortement opposé à l’arme nucléaire au début de sa carrière politique, François Mitterrand se rallie progressivement à l’idée que la dissuasion nucléaire est la seule garantie de paix dans un monde dominé par la guerre froide. Le jour de son investiture, il en est intimement convaincu, et il fera tout pour préserver les essais nucléaires en Polynésie, usant tantôt de la séduction et tantôt de la force.
Module 5 : Nouvelle-Calédonie, bâtir l'avenir ?
Lorsque François Mitterrand arrive au pouvoir en 1981, une ségrégation de fait existe en Nouvelle-Calédonie entre la population d’origine européenne et les Kanaks. La victoire de la gauche suscite chez les indépendantistes des espoirs fondés sur l’anticolonialisme présumé du Parti socialiste. Mais François Mitterrand n’est pas prêt à leur accorder l’indépendance, et la situation se dégrade très vite...
Module 6 : Son combat pour l'Europe
Dans la construction européenne qui s’accélère au début des années 90, François Mitterrand a un problème particulier à gérer, car la France est le seul pays qui possède des territoires aussi géographiquement éloignés de l’Europe. Il estime que s’il ne réussit pas à intégrer les territoires d’Outre-Mer à l’Europe, ceux-ci seront perdus pour la France aussi. Il doit convaincre les partenaires européens de leur utilité. L’enjeu est de taille, le succès incertain...
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