Le Collectif SauvonsFranceÔ écrit à Brigitte MACRON !

Lettre à l'attention de Madame Brigitte Macron, Première Dame de France

Le 15 Aout 2020 à Paris

Madame,

Nous nous permettons de vous solliciter aujourd'hui afin d'attirer votre attention sur une situation injuste.

Notre espoir de sauver France Ô, chaîne des Outremers est très entamé au regard des derniers éléments connus. Mais nous gardons espoir car nous savons que vous êtes une femme de culture et de toutes les cultures, que vous êtes attachée à une France d'Ici et d'ailleurs. L'expression de ces cultures disparaîtra avec la fermeture de France Ô.

Nous pensons que vous seule, pouvez intercéder en notre faveur pour que France Ô ne disparaisse pas du paysage audiovisuel.

France Ô cessera d'émettre le 23 Août prochain contrairement à la promesse de Monsieur le Président de la République qui, alors candidat, en avril 2017, a déclaré, devant les associations ultramarines qu'il était hors de question de fermer "ce média qui a une justification pleine et entière".

Que s'est-il passé entre cette journée d'avril 2017 et juillet 2018 avec l'annonce de la suppression de la chaîne des outre-mer ? Et pourquoi aujourd'hui cette différence de traitement avec France 4 ?

France Ô reste le seul lien entre les ultramarins de l'hexagone et leur territoire d'origine. Au-delà, la chaîne donne la possibilité à chaque Français d'en connaître davantage sur les territoires d'Outre-mer, sur leurs Histoires et leurs cultures respectives.

Cela fait maintenant 2 ans que nous nous battons contre les institutions afin de les faire revenir à la raison. Fermer cette chaîne c'est renier le fait que notre pays est composé de diverses origines. Aussi, choisir le 23 août qui est la « Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition » est, vous en conviendrez une date hautement symbolique et ce choix s'apparente à une provocation, un affront, un mépris.

Une pétition contre la fermeture de France Ô a recueilli plus de 100 000 signatures, 145 personnalités du monde culturel et politique s'y sont opposées dans une Tribune commune.

Nous sommes aujourd'hui de ce combat qui refuse de faire passer les Outre-mer et ses habitants pour des citoyens de seconde zone. Le refus, la colère et l'indignation ont été exprimés mais n'ont pas été entendu. C'est un affront qui s'ajoute aux scandales précédents : utilisation du chlordécone dans les productions de bananes, invasion des sargasses aux Antilles sans que rien ne soit fait de la part des autorités publiques, problèmes d'accès à l'eau potable, la réforme des congés bonifiés pour ne citer que cela.

Madame, nous vous sollicitons respectueusement pour que vous puissiez obtenir une suspension de cette fermeture. Les ultramarins et tous les amoureux des outre-mer vous seront à jamais reconnaissants.

Nous vous prions d'agréer, Madame, l'expression de notre profond respect et espérons de tout cœur être entendus.

Le Collectif SauvonsFranceÔ